
Agressions verbales, mises en demeures, intimidations diverses, menaces physiques : l’avenir politique s’éclaire…
Il faut toujours s’inquiéter de son prochain, disait feue ma bonne mère. En bon fils, je m’étais donc déjà quelque peu inquiété d’un Georges-Louis Bouchez qui, à la Chambre, hurlait des torrents d’insultes à des députés d’opposition, ceci sous le regard atterré (ou fuyant) de ses collègues de majorité Arizona. Le déluge était accompagné de grimaces, de mimes de provocation à la bagarre, de gestes à la limite (très ténue) de l’obscénité. Et tout ça semblait incontrôlé. Donc inquiétant. Surtout que le garçon n’en était pas à ses premières éructations publiques, loin de là.
Or moi, quelques jours plus tôt, chemin faisant vers l’apéro à mon bureau d’après 18h00, j’avais justement croisé une personne rotant des tas d’injures à de braves passants ébahis. Et le hasard faisait que je déambulais vers le bureau en compagnie d’un co-apéroteur qui fait profession de toubib. Lui : « Symptôme de coprolalie ». Moi : OK, mais encore Docteur ? Lui : « Un des symptômes du SGT ». Moi : euh, du SGT ? Lui : « Syndrome Gilles de la Tourette. Trouble se manifestant par des tics, des mouvements, des sons involontaires ou par la coprolalie : des accès d’insultes. Incurable. » D’où ma grosse inquiétude, comprends-tu : le président du MR nous fait-il une espèce de Georges-Louis de la Tourette ? Je me promis de m’informer plus avant auprès de spécialistes.
Ah mais je te jure, Georgy, j’étais très préoccupé par ton cas. D’abord parce que, depuis toujours, je ne sais pas comment tu fais pour afficher autant de dédain et de mépris pour les autres. Et le « petit monde » en particulier. Tu t’entraînes devant ton miroir, oh ton beau miroir ? Puis ce don que tu as d’aligner des mensonges innommables, sur la Palestine entre autres, en finissant par les croire. Puis cette frénésie à reposter tous ces tweets de la fachosphère ou te faire interviewer par elle, ceci en t’insurgeant qu’on puisse penser que tu l’as déjà rejointe, cette fachosphère. Et donc de menacer d’une poursuite en justice ceux qui auraient le toupet de qualifier le MR de parti « d’extrême-droite » (ça doit faire du monde, maintenant). Et puis Lucie Chérie à la présidence de l’ONE. Et puis toi au Grand Prix de Francorchamps. Et puis, et puis…
Et puis arrive la saga PMR. Pris le doigt dans le pot de confiture de tes lamentables combines de bidouilleur col blanc-costard-cravate, tu pars en vertigineuse vrille. D’abord avec cette pauvre mise en demeure de l’Instagrameur du compte « Yurbise », qui ne faisait que relayer des infos du Vif sur ton utilisation d’une carte PMR périmée à Mons. Puis cette attaque en justice du PS, qui a fait de même. Et enfin ton chef d’œuvre, ton triple-salto vrillé : des pressions directes et des menaces physiques sur un journaliste RTBF. Que tu vocifères au téléphone : « Tu m’envoies ce mec-là ! Je te jure qu’il va être super-bien reçu. Et lui risque peut-être d’avoir besoin d’une carte après, ça je peux te le dire ! » Le grand saut ! Une violence inouïe, jamais vue jamais entendue dans l’histoire politique belge. Et ne me dis pas que tu rendais un hommage appuyé à ton loyal ami Denis Ducarme, qui avait déjà menacé Conner Rousseau. Et donc breffle, tout ça a fait que j’étais tout paniqué pour toi, question Tourette.
Comme promis à moi-même, je me suis informé auprès de spécialistes. Et je peux te rassurer d’emblée, Georges-Louis : tout-va-bien ! En tout cas sur ce plan-là. Le symptôme de coprolalie ne s’accompagne pas de menaces, et encore moins de menaces physiques. C’est du pif-paf-pouf intérieur qui sort comme ça, et qui ne vise personne en particulier. Or là, tu menaçais bien une personne précise. Ouf. Autre nouvelle rassurante pour toi : la coprolalie n’est pas intentionnelle. Or toi, tu sais parfaitement ce que tu fais. Et tu le dis : « Oui, j’ai été virulent. J’assume ! » Ce dont tu sembles atteint est un truc tout simple, en fait. Je te cite mon spécialiste : « Comme on dit dans notre jargon, là c’est juste le syndrome du Gros Melon. Ou, dans son cas, de la Giga-Pastèque. » Donc voilà, tu me vois rassuré.
Je voudrais quand-même te signaler qu’à nouveau tu carabistouilles piteusement quand tu dis : « J’assume ! ». Tu n’assumes rien du tout, Georges-Louis ! Tu fais du ouin-ouin : « Je suis diffamé sur les réseaux sociaux ! » Et tu trouves des justifications pitoyables. La carte d’handicapé sur le pare-brise de ton auto ? C’est pas moi, c’est mon chauffeur ! La carte (PMR) dont aura besoin le vilain journaliste RTBF après avoir été super-bien reçu par toi ? Je parlais d’une carte de presse ! Ça, je vais te dire : c’est très petite zigounette. Tu mets la barre de la pleutrerie très, très haut.
A propos de pleutrerie, ne t’inquiète pas trop. Au vu de ton récent palmarès, on pourrait craindre une fuite en avant. Comme tu n’as aucune notion de ce qu’est le débat démocratique, à part croire que tu peux tout dire et tout faire sur tout et n’importe quoi, je redoute une escalade. Par exemple, je ne voudrais pas que tu envoies un mollard sur Raoul Hedebouw en prétendant par après que c’était un postillon incontrôlé. Ou que tu postes des trucs encore plus pointus que d’habitude sur X. Genre, comme le prévoit un ami très drôle* sur Facebook : « Je mise toutes mes économies sur : ma bite est plus grande que celle de Magnette et Cogolati réunies ! » C’est très envisageable. Mais même là, les « sages » et bien sûr tes « loyaux » disciples du MR laisseront faire leur gourou en détournant le regard et la parole. Parce que ceux-là sont collectivement atteints d’un autre symptôme : le syndrome du mollusque extatique. Tout est bien qui finit bien. Pour toi. Pour la démocratie, c’est moins sûr.
*Merci Edgar Szoc

Vincent Peiffer
Après 40 ans au Moustique, Vincent rejoint l’équipe de MaTribune.be pour mettre son grain de sel dans notre si beau monde. Où, à part ça, tout va bien…