Littéralement

Littéralement

De nombreux chercheurs font, maintenant, le choix de présenter leurs réflexions de manière simple et concise afin de partager un maximum le savoir et les connaissances et de faire, ainsi, œuvre militante. Voici une sélection de trois courts livres qui s’inscrivent dans cette dynamique.

« Où est passé le Peuple de Gauche ? »

Dans ce bref ouvrage, se retrouvent cinq chroniques publiées par Edgar Morin dans l’hebdomadaire « Le 1 » entre septembre 2014 et octobre 2017. Edgar Morin questionne d’abord les origines de ce qu’il appelle le « Peuple de gauche » et son épanouissement, début du XXe, grâce notamment aux instituteurs et aux enseignants « qui formaient des citoyens ouverts aux problèmes du monde (…) et enseignaient la solidarité ». Il se livre ensuite à une réflexion sur les causes de son déclin et appelle à une « re-pensée », une refondation de cette fierté d’être de gauche en revenant aux sources de la pensée de gauche et en y ajoutant la nécessaire dimension écologique.

Edgar Morin, « Où est passé le Peuple de Gauche ? », Éditions de l’Aube.

De la tyrannie

Dans ce livre sous-titré « Vingt leçons sur le XXe siècle », l’historien américain Timothy Snyder nous rappelle quelques règles élémentaires pour ne pas céder aux sirènes des discours démagogiques. Rédigé suite à l’élection de Donald Trump, ce livre est un véritable petit guide de résistance et de pensée critique. « Ne pas obéir à l’avance », « Se méfier des paramilitaires », « Prendre soin de son langage » ou « Être attentif aux mots dangereux » sont quelques-uns des conseils développés dans ces 20 courts chapitres vivifiants.

Timothy Snyder, « De la tyrannie », Éditions Gallimard. Existe également en version illustrée par Nora Krug.

C’est une révolution que nous ferons !

Les sociologues Colette Bec et Yves Lochard reviennent ici sur la vie de Pierre Laroque, Haut fonctionnaire français, Père de la sécurité sociale en France. Ce livre nous rappelle que derrière l’histoire partisane où chaque Parti de gauche revendique la paternité de la sécurité sociale, cette dernière n’a pu voir le jour que par le travail incessant d’hommes de l’ombre (fonctionnaires et syndicalistes). Mais, bien plus qu’un livre d’histoire, cet ouvrage nous (re)fait découvrir les fondements mêmes de la sécurité sociale et les craintes de ceux qui l’ont pensé. Ainsi, il est révélateur de constater que, dès 1949, en réponse à des critiques patronales, Pierre Laroque affirmait que la maîtrise des comptes de la sécurité sociale ne pouvait mettre en péril le principe de solidarité et disait-il : « le domaine de la santé ne peut-être du domaine de la loi du marché. Ici la concurrence ne peut pas jouer ».

Ce retour aux sources est nécessaire pour, aujourd’hui, lutter efficacement contre le démantèlement de la sécurité sociale car, pour bien la défendre il faut bien la comprendre !

Colette Bec et Yves Lochard, « C’est une révolution que nous ferons », Éditions Le Bord de l’Eau.

Plus de publications

ARTICLES APPARENTÉS

Laisser un commentaire

Le trait d'Oli x